La Coopération Organique
Dans certains cas, on voit des groupes réaliser des projets qui sortent de l’ordinaire : peu de frictions, chacun est à sa place, les talents s’accordent, et une vision claire guide l’ensemble.
La démarche ici est d’apporter quelques éléments pour comprendre ce qui est à l’œuvre lorsqu’un groupe coopère avec fluidité.
Qu’est-ce que la coopération organique ?
La coopération organique est un concept qui décrit ce qu'il se passe lorsqu'un groupe coopère de manière fluide, harmonieuse et efficace.
Un groupe qui vit la coopération organique se reconnaît à plusieurs signes :
- Une grande fluidité dans les échanges et les décisions.
- De la joie à oeuvrer ensemble.
- Des conflits peu fréquents et, quand ils émergent, traversés avec maturité.
- Une dynamique où chacun trouve naturellement sa place.
- L’émergence d’une sagesse collective qui dépasse les individus.
- La sensation de faire partie d’un organisme vivant qui respire.
Elle apparaît généralement autour d’un projet porteur de sens, utile au monde, et où la sagesse peut s’exprimer.
Les conditions nécessaires
Pour que la coopération organique s’installe, certains ingrédients sont essentiels :
- Clarifier la Source : Elle est responsable de la vision, des valeurs, et du champ du projet.
- Posture de la Source : au service du collectif, avec discernement, exigence et sagesse.
- Maturité intérieure de chaque membre.
- Sécurité intérieure : l'égo se manifeste lorsqu'il se sent en insécurité.
- Confiance mutuelle : on sait que l’autre œuvre pour le but commun.
- Circulation fluide de l’information : pas de zones d’ombre.
- Reconnaissance des talents uniques : chacun contribue là où il est le plus vivant.
- Projet nourrissant : trouver un équilibre donner-recevoir et valoriser l'investissement de chacun.
- Passage d’une logique d’utiliser les personnes à une logique de révéler et valoriser les personnes au service du projet commun.
Il est vital d'identifier clairement qui est la source de chaque projet et sous-projet. Passer à côté de cela génère un manque de clarté, de l'incertitude, et de l'inertie de groupe car la direction n'est pas clairement définie.
La grille de lecture des Principes Sources transmise par Peter Koenig peut être une ressource intéressante pour cela.
Gabriel Schermann
Quelques clés pour une mise en pratique
La coopération organique ne se décrète pas, elle se cultive. Elle demande avant tout un véritable intérêt pour ce que vit chaque personne à l’intérieur. Tant que les membres d’une équipe ne se sentent pas vus, reconnus et en sécurité intérieure, l’ego prend le dessus et la fluidité disparaît.
- S’intéresser sincèrement aux personnes
- Prendre le temps de comprendre ce qui habite chacun : ses élans, ses peurs, ses motivations.
- Offrir un espace où les fragilités et les talents peuvent être exprimés sans jugement.
- Considérer chaque membre comme un être en cheminement, pas seulement comme une « ressource ».
- Créer un cadre de sécurité intérieure et collective
- Permettre à chacun de s’exprimer sans peur d’être rejeté ou ridiculisé.
- Rappeler que les insécurités ne sont pas un problème en soi, mais une opportunité de croissance.
- Clarifier la Source et la direction
- Identifier qui porte l’élan du projet et reconnaître son rôle de gardien de la vision.
- Aligner le groupe autour d’un but clair, qui fait sens pour tous.
- Accueillir l’attraction et le non-élan
- Laisser chacun choisir librement s’il souhaite s’engager ou non.
- Ne pas enfermer les personnes dans un projet : la coopération doit être choisie pour rester vivante.
- Valoriser les talents uniques
- Aider chaque membre à contribuer là où il est le plus vivant.
- Reconnaître et célébrer ce que chacun apporte de singulier.
- Faire circuler l’information
- Partager les éléments essentiels de manière transparente.
- Éviter les zones d’ombre, sources de méfiance et de tensions.